Les armes font partie intégrante de l'entraînement en Aïkido. Morihei UESHIBA était un expert en maniement du sabre, de la baïonnette, de la lance et du Jo.

 

Il existe différentes formes de travail avec les armes en Aïkido

  • LES DORI où vous développez des techniques à mains nues sur des attaques armées.
  • LES KUMI où vous et vos partenaires armés répétez des simulations de combat.
    • KUMI-TACHI: travail du Bokken à deux.
    • KUMI-JO: travail du Jo à deux
  • LES KATA où vous pratiquez seul ou avec un partenaire un ensemble de mouvements codifiés.
  • LES SUBURI, exercices individuels et répétitifs.
bokken

Le Bokken

 

O'senseï a beaucoup travaillé pour intégrer l'art du sabre dans l'Aïkido. Son fils Kisshomaru UESHIBA a écrit dans "L'esprit de l'Aïkido": « la voie de l'Aïki et la voie de l'épée sont intimement liées au niveau des principes de base des mouvements et des méthodes ».

 

Le bokken est la réplique en bois d'un sabre japonais (katana). Les techniques peuvent se travailler bokken contre bokken ou bokken contre mains nues. Elles comprennent les mêmes principes qu'en Aïkido. La pratique du bokken en kumi tachi apprend énormément, tant sur le placement que sur la position des mains. La pratique en tachi dori apprend à gérer une distance plus grande qu'avec un Tanto, une attaque nettement plus dangereuse qui demande une vigilance accrue de la part des deux partenaires.

 

On parle de l'AIKI-KEN pour désigner les techniques de bokken utilisées en Aïkido. Il est aussi enseigné à la FAT sous forme de katas pratiqués à deux.

 

 

 

jo

Le Jo

 

Technique du bâton court (Jo, 1m28) inventée au XVIIe siècle par Muso Gonnosuke. Trouvant que le bâton long (Bo) n'était pas adapté pour vaincre un adversaire armé du sabre, il élabora une technique différente. La légende raconte qu'il put ainsi vaincre Miyamoto Musashi, infligeant à ce dernier la seule défaite de sa vie. Il créa alors l'école Shindo Muso-ryu. Le Jo-jutsu ne vise pas à tuer l'adversaire, mais seulement à le mettre hors d'état de nuire. La technique du Jo-jutsu fut portée à son maximum d'efficacité par le Shindo Muso-ryu, qui enseignait 64 mouvements de base. L'école du Katori Shinto-ryu enseigne quant à elle douze techniques de maniement du Jo. Ces douze mouvements de base furent codifiés en 1955 et le Jo-jutsu devint alors le Jodo, "la Voie du bâton court".

 

Tout comme le Bokken et le Tanto, le Jo (bâton) est un outil pédagogique permettant d'appréhender les notions de distance et de placement. Il se pratique dans le cadre de l'Aïki-jo, soit individuellement sous forme de katas regroupant différentes manipulations de base du bâton et permettant d'exercer son habileté gestuelle, soit avec un ou des partenaires dans des phases de simulation de combat (kumi-jo). Le bâton peut également être utilisé comme arme contre un partenaire à mains nues (jo-nage) ou au contraire comme moyen d'esquive sur une attaque à mains nues (jo-dori).

 

C'est une arme simple, primitive. Sa manipulation est liée à sa structure: un corps cylindrique et deux extrémités. On trouve des mouvements de piqués, des frappes, des fauchages et des blocages avec la hampe de l'arme.

Une autre particularité du Jo est sa parfaite symétrie. Sa section est circulaire: il n'est donc pas nécessaire de l'orienter pour frapper, contrairement à une coupe avec une lame qui doit avoir un angle d'attaque très précis. Ses deux extrémités sont équivalentes: une simple bascule de 180° permet d'avoir la même efficacité dans un coup d'estoc (tsuki).

 

Enfin de cette symétrie émerge le principal intérêt de l'Aïki-jo: le placement des mains qui glissent continuellement sur la longueur du bâton en parfaite opposition et complémentarité pour pousser ou faire tourner l'arme. Cette pratique développe la coordination et le centrage de la gestuelle propre à l'Aïkido.

 

 

 

 

tanto

Le Tanto

 

Il s'agit d'une sorte de dague ou de poignard sans garde ne possédant qu'un seul tranchant. Dans la pratique du Tanto dori, où seul uke est armé, les techniques demandent à tori de réagir sur des attaques de type tsuki, shomen ou yokomen avec beaucoup plus de vigilance que lors des techniques à mains nues.

 

Outre la distance légèrement plus courte par rapport à l'assaillant, il lui est absolument nécessaire de contrôler un tranchant qui est coupant. De plus, les techniques varient suivant le sens de tenue de l'arme. La pratique du Tanto permet également de se défendre et de parer toutes les attaques au couteau.

 

La terminaison de la technique subit aussi un changement quant à la récupération de l'arme. A la FAT, le Tanto est pratiqué sous la forme dori ou katas.

 

 

Daniel André BRUN
Maître Daniel André BRUN (à gauche)